Premier jour où il fait moche !

Enfin moche... le ciel est entièrement gris et les averses s'enchaînent (imprévisibles, je me promène avec une serviette). Mais il fait toujours aussi chaud.

L'eau est une grande problématique pour Saint-Barthélemy. (Amis du master, cette thématique vous manquait !)

Malgré l'importante pluviométrie, environ 1000mm par an, l'île n'offre pas d'eau potable. La roche poreuse ne retient pas l'eau de pluie et les averses s'évaporent rapidement au soleil.

Les Saint-Barth utilisent depuis longtemps des citernes, remplies par l'eau ruisselant sur les toitures. Ce qui demande un ingénieux travail, le toit ne doit être ni trop plat, ni trop pentu sinon la gouttière déborde.

Juste sous mes fenêtres se trouve une citerne en ruine, datant de l'époque suédoise.

L'eau provient maintenant en grande quantité d'une usine de désalinisation, procédé coûteux qui produit de l'eau douce à partir d'eau de mer. Ici l'énergie provient de la combustion des déchets.

Autre info du jour : j'ai vécu mon premier tremblement de terre !

Je n'ai pas tout de suite compris ce qui se passait, j'étais sur une terrasse où rien ne bougeait (pas d'objet en équilibre, pas d'eau). Mais quand il a repris après une courte accalmie, je l'ai bien senti ! et entendu.

C'était apparemment un séisme de magnitude 5, survenu à 25km d'Anguilla. Je ne le savais pas mais je me trouve en fait à la frontière des plaques Caraïbe (à l'ouest) et Amérique (à l'est). Elles bougeraient de plusieurs centimètres par an. C'est une zone de subduction, la plaque Amérique plonge sous la plaque Caraïbe (d'où les îles volcaniques). Les Petites Antilles sont donc fréquemment soumises à des séismes.

Chaque plage de l'île est dotée d'un pannonceau en céramique, représentant ladite plage et un symbôle (un objet, un animal). J'en ai une vingtaine à trouver !

Aller à la plage est bien sympa, et se rafraichir dans l'eau (certes, elle est à 28) aussi. Si on a pensé a amener des palmes, un masque et tuba, les eaux de Saint-Barth se révèlent ! Les fonds marins sont beaux et bien vivants.

Je vous présente Caro, qui accepte que je poste ici ses photos, n'ayant pas d'appareil qui va sous l'eau.

Une matinée je me suis rendue à Grand Cul de Sac. C'est zone de protection renforcée de la réserve naturelle. On ne peut ni y plonger (avec des bouteilles), ni pêcher, chasser, entrer avec un véhicule nautique à moteur ou ancrer son bateau. Evidemment il est également interdit de laisser ses déchets ou de ramasser les coquillages.

Toutes ces mesures évitent de détruire la faune et la flore sous marine.

On trouve ici, en basse profonde, un écosystème particulier : les herbiers. Ce sont de véritables prairies sous-marines, constituées de Phanérogames (des plantes à fleur qui s'enracinent dans le sable) qui abritent un nombre considérable d'autres espèces, animales et végétales.

L'herbe la plus répandue à cette faible profondeur est la Thalassia testidinum, ou herbe à Tortue. Car la Tortue verte s'en nourrit. Le lambi y trouve un refuge et nombre de poissons l'utilisent comme nurserie.

Voici un lambi ! On l'appel aussi Strombe géante (nom latin Strombus gigas). C'est un coquillage fréquent dans les Antilles. Très rechercher pour sa chaire, il vit dans la réserve paisiblement (normalement)... Apparemment ce n'est pas la saison, je ne pourrais pas en goûter. À moins d'avoir à faire à un braconeur, que je devrais aussitôt dénoncer à la réserve !

On ne se rend pas bien compte de la taille...la prochaine fois j'en prends un en main. Il mérite son  adjectif "géant".

Il y avait bien d'autres choses à voir...mais mes talents de photographes ont fuit avec le courant. Je vous passe le reste, très "premier appareil photo offert pour mes 6ans" (j'avais décapité toute ma famille). J'espère pouvoir montrer de meilleurs clichés ! Si vous avez le temps, il y a plein sur le facebook de la réserve. Désole pour ceux qui ne l'ont pas, leur site Internet n'en propose pas (encore).

Gustavia est la ville principale de Saint Barthélémy, une capitale d'un peu plus de 2000 habitants, construite autour d'un port. Ainsi nommée en hommage au roi Gustave III de Suède.

Vous aviez bien compris, l'île est pourtant française. Les Français furent les premiers à l'habiter à partir de 1648. Mais en 1784 elle devint Suédoise, en échange de l'utilisation par les Français d'un port en Suède. La Suède a rétrocédé l'île à la France en 1848. Il reste des traces de la période suédoise : le nom Gustavia (anciennement Le Carénage), le nom de ses rues toutes inscrites en français et en suédois et trois forts (Karl, Gustav et Oscar).

Le port de la ville, en y arrivant par bateau :

Les locaux de la Réserve Naturelle se trouve à Gustavia. Le bâtiment principale est sur la photo ci dessous. En haut, le bureau, en bas le local technique. Un autre locale, situé en face, est ouvert chaque matin. Tout le monde peut venir y trouver des informations sur la Réserve.

Je passe certaines de mes pauses midi dans la ville, au bord de l'eau, a profité de la brise marine. Après avoir laissé un peu trop d'argent à la supérette ! La vie est chère ici. Mais je n'ai pas à me plaindre, en ce moment je suis logée et nourrie ! D'ici quelques jours je quitterai ma "famille d'accueil" pour un petit appart' dans Gustavia.

On a une belle vue lorsque l'on monte au Fort Karl. Un espace géré par la Réserve, qui l'a rendu praticable, a désherbé et replanté de la végétation locale et installé un belvédère. 

Pour mes premiers temps à Saint Barth, je squatte chez une bien sympathique famille (avec papa, maman, petit bébé et gros chat) à Flamands. A quelques pas se trouve la plage de Flamands, belle, agréable...

Mais d'autres personnalités locales m'ont réservé un chaleureux accueille... les moustiques. Couverte de piqûres, j'ai beaucoup de mal à résister aux démangeaisons !! 

Dimanche prochain je m'envole pour l'île de Saint-Barthélémy, dans les Antilles.

J'y passerai un peu plus de trois mois, en stage à la Réserve naturelle marine. Pour tous ceux que je n'ai pas pu mettre dans ma valise, je reprends ce blog !

Saint Barthélémy est une île française située dans les petites Antilles. Petit caillou de 24km2 à un peu plus de 200 km de la Guadeloupe (je vous mets deux cartes pour situer), on y trouve 22 plages. Je me ferai un plaisir d'en faire le tour et de vous les montrer (poing armé d'un nouvel appareil, qu'il faut vraiment que j'arrive à dompter).