La Réserve naturelle de Saint-Barthélemy s'intéresse de près aux iguanes de son
île.
On trouve à Saint-Barth un iguane natif des Petites Antilles, l'Iguana delicatissima (photo ci-dessus), mais également un iguane invasif (Iguana iguana, ou iguane commun),
photographié ci-dessous.
Importé du continent américain il y a une dizaine d'année comme animal de compagnie (oui oui) puis relâché dans la nature, il prend le dessus sur l'iguane local. L'iguane invasif est plus gros,
plus agressif, les mâles s'approprient facilement de nouveaux territoires, ainsi que les femelles. Ce qui donne naissance à des hybrides...
Bref, l'Iguana delicatissima est en danger.
La Réserve tente d'arrêter l'invasion, et favorise l'étude de l'iguane local dont on sait peu de chose. Elle mène notamment des suivis scientifiques, comme celui qui de deux semaines qui vient de
se terminer.
Première étape : repérer les iguanes dans les arbres. Je vous laisse chercher (du plus difficile au plus facile) :
Un iguane ne vit pas seulement dans les arbres, bien qu'il y passe du temps pour se réchauffer au soleil et se nourrir. C'est un très bon nageur, et on peut fréquemment l'apercevoir à terre.
C'est là que les femelles creuse leur "nid" pour déposer leurs oeufs.
Lorsque des nids sont en danger, la Réserve, si elle est prévenue, vient les récupérer. Les gardes les conserve jusqu'à l'éclosion.
Revenons au suivi ! Après avoir repéré puis capturé quelques iguanes, on les mesure, les pèse, et vérifie leur état général.
Tout est soigneusement inscrit sur une fiche. Pour être sure de retrouver la bonne fiche, si on recapture l'animal lors d'un prochain suivi, chaque iguane se voit doté d'une petite puce, placée
sous la peau. Elle lui donne un nom, ou plutôt un code (6B304A2..). Cela permettra aux scientifiques de constaté son évolution : s'il a grossi, grandit, s'il s'est déplacé etc.
Avant de les relâcher (à l'endroit exact de là où ils avaient été attrapé), ils sont affublés d'une petite croix. Ce qui nous permettait de ne pas tenter de capturer deux fois les mêmes. La croix
disparaitra à la prochaine mue.
L'iguane est herbivore, mais a de sacré dents bien acérées ! Attention aux doigts...
J'ai passé près de deux semaines au grand air (cf Fourchu !) à suivre l'équipe, constituée d'un scientifique (Michel Breuil), de gardes de la Réserve, et de bénévoles, armée d'une petite caméra.
Je termine actuellement le montage d'un film de quelques minutes retraçant les actions de la Réserve en faveur d'Iguana delicatissima.
Petite anecdote : Iguana delicatissima doit son nom à sa chaire délicieuse... Impossible d'y goûter malheureux ! C'est une espèce protégée !